Siegfried E. Loch, notamment producteur du groupe allemand Amon Düül II, eut l’idée d’enregistrer un album de soul par des musiciens allemands. Il voulu l’enregistrer et le produire exactement comme le faisait à l’époque le label Stax, et de le présenter comme un authentique album de musique noire de Memphis. Il fit donc appel à Ingfried Hoffmann (aka Memphis Black), qui, jouait de l’Hammond B3, et qui fut probablement le meilleur organiste européen des années 60.
Enregistré en 1967, ce disque s’ouvre sur un « Why Don’t You Play The Organ, Man » de circonstance et contient de nombreuses reprises de classiques de la soul, comme « Stagger Lee », une chanson traditionnelle qui fut enregistrée pour la première fois par Mississippi John Hurt en 1928. Une autre version de ce titre avec des paroles différentes fut un grand succès pour Lloyd Price, et fut même classée par le magasine Rolling Stone dans la liste des 500 meilleures chansons de tous les temps.
Vient ensuite l’énorme tube d’Aretha Franklin « Chain of fools », ici en version instrumentale, mais qui ne perd rien de la verve et de l’énergie de son premier enregistrement en 1968. « Whole Lotta Woman », écrit par Smokey Robinson et enregistré à l’origine par les Contours, est un morceau de funk aux accents blues renforcés par le son particulier du clavier joué par Memphis Black.
L’excellent « Soul Man » de Isaac Hayes est ensuite réinterprétée de manière très énergique et très joyeuse, et pour terminer le disque, et ce texte, voici la réinterprétation de l’énorme tube funk « Soul Finger » des Bar-Kays ! Que du bonheur, quoi !
Samuel Mussen
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